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16 octobre 2009

La fin du fût de bière

Même avant de lire Plonk et Replonk, à la rédac, nous aimions traîner dans les univers parallèles. Lors d’un récent voyage dans ces contrées, nous avons rencontré le professeur Rudy Lérudy. Celui-ci peut se targuer d’avoir crée, un curieux croisement entre Philippe et Vincent Delerm : Iliphent Demerle.

Sans grande surprise, le jeune Iliphent, aime manier la plume. Voici un extrait de son recueil de nouvelles : "La fin du fût de bière et autres petits moments exécrables"…

Un après-midi, le regard dans le vague, l’esprit un peu ailleurs, vous commandez un demi. Quelques instants plus tard, le serveur reparaît avec le breuvage, souriant à la monnaie que vous lui présentez. Il s’éloigne, vous soulevez votre verre du sous-bock jaunâtre qui avait dû, autrefois, être d’une autre teinte.

Le liquide s’immisce entre vos lèvres pas très convaincues. C’est alors que l’amertume fait place à la rêverie. Un goût acre s’épand sur votre langue, presque une arrogance envers votre palais. Vous reposez l’objet.

Vous savez qu’il vous faudra terminer ce verre, ne serait-ce, que parce que vous l’avez payé.

Suppliant votre attention de s’envoler en une contrée féérique, vos papilles, de vous pardonner, vous parvenez à ingurgiter presque le quart de cette boisson quasi-infecte. Même votre œsophage semble protester. Vous savez, par cette saveur caractéristique, que le fût de bière arrive à sa fin...

Vous jetez un œil au bar, mais personne ne se risque à commander le moindre galopin.

Vous patientez un peu, tentant de siroter le demi. Cinq minutes. Toujours des diabolos, des pastis, mais pas de bière…

Vous vous dirigez vers le bar et demandez un verre d’eau au tavernier.

Vous en offrez une gorgée à votre palais un rien dégoûté, le regard rivé au zinc, quand enfin, un client commande un demi. Comme prévu, une gerbe de mousse rebondit dans le verre pour atterrir sur le tablier du barman, furieux qui lâche à cette occasion une salve de jurons.

Vous terminez au mieux votre mauvaise bière, afin d’effacer l’hilarité de votre visage.

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Commentaires
M
J'ai toujours pris mes clients pour des cons. Maintenant, je sais que c'est réciproque.
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